UN RAMASSIS de DRÔLES (chapitre II)

   Je me suis levé ce matin d’excellente humeur. J’avais dîné hier avec un de mes amis - un vrai - et nous avions dégusté un repas d’une extrême simplicité. La patronne était attentionnée et ses produits venaient d’être frais cueillis. (Nous parlons ici des mets que nous avions dans nos plats et non des produits de la maîtresse des lieux. Le lecteur l’aura compris).
   Je l’avais averti du désastre intestinal qui avait frappé ce malheureux « ad vocatus » dont  la presse s’était fait l’écho. Il y avait notamment un journal humoristique qui avait titré en gras : « Un avocat du barreau a le siège dans la M… ». Ce qui avait déclenché l’hilarité générale parmi ses ennemis et la consternation parmi le petit nombre de ses amis.
  Nous avons compati - selon l’usage - tout en savourant de délicieuses côtelettes de mouton de pré-salé accompagnées de tendres mojettes légèrement parfumées à l’ail.

                                                                                                    *               

  Puis nous sommes passés à des choses infiniment plus intéressantes. Nous avons parlé des troubles climatiques - sujet très à la mode. Dans un article du 28 avril 2010, Le FIGARO publie une interview de Claude Allègre et de Luc Ferry.
   -- As-tu lu les propos tenus par notre scientifique sur le Giec¹ ?
   -- Oui.
   -- Je ne savais pas que son fondateur ne croyait ni à la théorie de l’évolution, ni à celle de la mécanique quantique !
   -- Il paraît qu’il fait même des séjours de réflexion chez les Baptistes !
   -- Ce n’est pas le seul. Certains conversent bien avec Allah.
   -- Il y a longtemps, à ce que l’on dit, qu’il n’a pas été visité.
   -- Allah a fort à faire - crois-moi - avec ces maudits Belges et Français qui ne cessent de débattre sur le voile intégral.
   -- « Cachez ce sein que je ne saurai voir »
  -- Revenons au Giec. J’ai lu, toujours dans LE FIGARO - SCIENCESMÉDE CINE – d’il y a quelques jours, une controverse similaire à propos du Bangladesh. Maminul Sarker … 
   -- Qui est-ce ?
  -- C’est le directeur du Cegis ². Il critique la position du Giec concernant l’importance du risque d’inondation de son pays en rapport avec la montée des eaux.
   -- Ah ! Quels sont ses arguments ?
   -- Ces messieurs du Giec dans leur rapport ont oublié un détail d’importance.
   -- Lequel ? Tu me mets l’eau à la bouche
   --  Dans son rapport publié en 2008, il a publié des photos de satellites montrant que depuis 30 ans son pays a gagné 20 km²  sur la mer.
   -- En trente ans ?
   -- Non. Chaque année ! Ce qui fait 600 km2.
   --  Fichtre cela fait presque le tiers de la France. Et par quel miracle ?
   -- Cela n’a rien d’un miracle. Ce serait dû à l’apport massif de limons - on parle d’un milliard de tonne de vase - venant de l’érosion de l’Himalaya.
   -- Et ces messieurs du Giec n’ont rien vu ?
   -- C’est ce qu’ils prétendent !
   -- C’est ennuyeux pour des scientifiques !

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   -- Comme tu dis. C’est un peu comme ce pauvre bougre d’avocat qui n’a probablement rien vu ou senti du contenu de son assiette.
   -- Tu exagères. Cela n’a rien à voir.
   -- Tu n’as pas tout à fait tort, mais - de mon point de vue-  tu n’as pas tout à fait raison. Pour qu’il ait été aussi gravement malade, quelqu’un a suggéré que l‘intoxication aurait été à la limite de l’empoisonnement.
   -- Statistiquement, ce sont les femmes qui ont plutôt recours au poison. Qui a eu une telle idée ?
  -- Un journaliste de la Presse à scandale. Dans un truc "people", il a intitulé son article : « Du rififi dans le siège au barreau ». Pour soutenir son hypothèse, il a révélé certains propos désobligeants qui auraient été tenus - tiens-toi bien - par certains de ses confrères.

    -- Non, je ne peux y croire.
  -- Note bien que ce n’est qu’une hypothèse. Je me suis laissé dire qu’un directeur d’Hôpital avait soupçonné un chirurgien de vouloir l’assassiner. Il paraîtrait que ce fonctionnaire serait allé jusqu’à demander une protection rapprochée à une personnalité très haut placé.
   -- Je ne t’apprendrai rien en te disant que la calomnie est pernicieuse pour celui qui en est victime. Ne crois-tu pas plutôt que ce ne sont que des rumeurs !
   -- Tu as sans doute raison. Oublions cela.
   -- J’espère - en tout cas - que ce pauvre bougre sera bientôt sur pied.
   -- Moi aussi. Pour le moment, reprendrais-tu un verre de cet excellent breuvage ?
   -- Avec le plus grand plaisir.


1 Giec : Groupe Intergouvernemental sur l’évolution du climat. Il a reçu le prix Nobel en 2007.
2 Cegis : Centre de l’information sur l’environnement et la géographie.

                                                            a suivre 

Vive la FRANCE